ZOOM SUR : CITRONCOCO

C’est l'histoire d'une passion et d'une amitié entre quatre diplômés ISEN qui ont donné lieu à un jeu de société aussi innovant qu'addictif : CITRONCOCO. 

Un projet audacieux et patiemment construit au fil des années et des rencontres entre Lille et Windhoek, en Namibie. 

L'un de ses fondateurs, Ugo PARMENTIER (ISEN 2008) détaille les étapes qui ont permis de faire d'une bonne idée une réalité au service d'une bonne cause. 

Nul doute qu'à l'issue de son interview, vous n'aurez qu'une envie : avoir les cartes en main ! 

Quel est le point de départ de CITRONCOCO ?

C’est d’abord une histoire d’amitié : Olivier, Nathan, Justin et moi-même nous rencontrons sur les bancs de l’ISEN. Nous suivons la même spécialité Nanotechnologies et Micromécatronique - qui donne naissance au nom de notre équipe : les Nanos. En 2017, nous profitons de notre temps libre pour travailler sur l’amélioration d’un jeu libre de droits connu sous différents noms (le Tamalou / Dutch / Marmotte). Les règles diffèrent en fonction des pays et offrent une expérience ludique que nous jugeons trop aléatoire. Autre défaut à nos yeux : le côté « chacun pour soi », alors que nous préférons la coopération.

Vous décidez donc de changer ces règles...

Nous faisons évoluer le principe du jeu pour pouvoir le pratiquer en équipe, mais aussi pour rendre l’expérience moins aléatoire et davantage basée sur la stratégie pour que chacun ait une chance de remporter la partie. Les nombreux retours positifs d’amis testeurs nous poussent à aller plus loin : Clémence Hannebicq, jeune diplômée de l’école de stylisme ESMOD à Roubaix nous rejoint et crée un nouvel univers basé sur la piraterie dans des tons exotiques et pastels. Cindy Ramparany (ECV Lille) et Vincent Labis (Rubika Valenciennes) réalisent les retouches numériques. Nous sortons notre premier prototype en cinq exemplaires en juillet 2019. Deux ans après nos premières parties, CitronCoco devient une réalité. Cette période s’accompagne d’une prise de conscience...

Dans quelle mesure et que provoque-t-elle ?

Nous sommes désormais diplômés de l’ISEN et ressentons le besoin d’aider, de nous sentir utiles, aussi bien en tant qu’ingénieurs qu’en tant qu’humains. Nous montons une mission de volontariat international pour venir en aide au Bernhard Nordkamp Center, un centre d’accueil et de soutien scolaire
pour les enfants de Katutura, un quartier défavorisé de la capitale namibienne (voir encadré). En tant que volontaires, nous cherchons à offrir un cadre sécurisant et épanouissant aux enfants. Nous montons une chorale puis un groupe de musique qui jouera en ville à la fin de notre mission. Bien entendu, nous ne venons pas les mains vides : nous faisons le voyage avec notre jeu CitronCoco. Quelle meilleure manière de tester notre concept grandeur nature?

Les enfants apprécient-ils la découverte ?

Cela va au-delà de nos espérances : ils sont immédiatement conquis par le jeu qui leur permet de s’entraider, de s’apaiser et de s’évader d’un quotidien pas toujours facile. Mieux encore, CitronCoco est unanimement apprécié par les nombreux voyageurs et étudiants Erasmus que nous rencontrons en Namibie. Ces retours nous poussent à en imprimer 50 exemplaires pour le distribuer aux sponsors du projet, au centre namibien et aux différents interlocuteurs que nous avons pu croiser. À l’issue de ce volontariat, nous faisons le point tous ensemble et un élément nous donne vraiment envie d’aller plus loin dans cette belle aventure... 

Lequel ?

Non seulement, le jeu a reçu un superbe accueil mais ce qui nous interpelle le plus est que ces retours émanent de joueurs venus du monde entier : Allemagne, Irlande, Colombie, etc. En ajoutant le potentiel éducatif du jeu, nous décidons en septembre 2019 de passer à la vitesse supérieure en lançant une campagne Kickstarter destinée à produire 500 exemplaires de CitronCoco. Avant cette étape cruciale, nous nous réunissons pour établir une sorte de charte de bonne conduite à suivre tout au long du projet.

Quels principes contient-elle ?

Premièrement, nous voulons une fabrication 100% française (ou chez nos amis belges), mais pas question de passer par la Chine pour des raisons écologiques et éthiques. Ensuite, nous optons pour l’auto-édition afin de garder le contrôle sur la fabrication et la commercialisation. Enfin, nous tenons à ce qu’une partie de nos futurs bénéfices soit reversés à l’association que nous nous apprêtons à créer : ASBNC (Actions Solidaires pour le Bernhard Nordkamp Center).

Et la suite ?

Nous envisageons désormais de proposer des soirées jeux à domicile pour faire découvrir CitronCoco et d’autres références directement chez les clients, mais aussi des tournois pour les joueurs les plus expérimentés. Le meilleur est à venir et nous espérons que la communauté Junia sera nombreuse à nous rejoindre et à se lancer dans des parties endiablées !

Pour plus d'informations : https://citroncocojeu.com/