News

Partager sur :

Portrait d'Anne-Cécile BOUSCARY (ISEN 1990)

25 mars 2024 Portrait
Vue 310 fois

  • BONJOUR, peux-tu te présenter brièvement ?

Anne-Cécile Bouscary, j’ai 56 ans, je suis mère de trois grandes filles et je suis originaire de Toulouse. J’ai effectué mes études à l’ISEN Lille et je suis revenue dans la région toulousaine depuis 2015.

 

  • Nous allons faire un tour dans le passé, peux-tu revenir sur ton parcours universitaire : formation, spécialité, vie associative, projets, stage ?

J’ai fait l’ISEN en post bac, en prépa, j'ai été membre de l'association théâtre et j'ai animé la rubrique culturelle de Radio Cité Vauban. Nous étions situés dans la cave de l'ISEN, qui était notre première radio libre (en 1986/87). Pendant mes études d'ingénieur, j'ai assumé la responsabilité de l'animation des entraînements du groupe natation le jeudi après-midi. En M4, j'ai intégré la junior entreprise. En dernière année, j'ai eu la chance de participer au programme Erasmus, au début de sa mise en place. Je suis partie à Londres pour étudier au King's College, spécialisée en théorie du signal. Ainsi, j'ai obtenu un double diplôme en "Master Science and Digital Telecom" ainsi que le diplôme de l'ISEN. Mon stage s'est déroulé chez British Telecom à Ipswich, où j'ai travaillé dans leur bibliothèque papier. Mon projet consistait à compiler les documentations existantes sur les fréquences, en mettant particulièrement l'accent sur les meilleures fréquences à utiliser pour le Wi-Fi. J'ai ensuite rédigé un rapport de stage sur ce sujet.

 

  • Quel est le meilleur souvenir de tes études chez JUNIA (HEI, ISA et ISEN Lille) ?

Mon meilleur souvenir à l’ISEN, je pense que c’est surtout mon année passée en Angleterre. Mon séjour à Londres était incroyable, j’étais dans une résidence au cœur de la ville, c’était magique. Sinon, je dirais que c'était le voyage de fin d'études au Mexique. Nous sommes partis avec la moitié de la promotion, c'était une expérience incroyable. Ensuite, je citerais mon anniversaire pour mes 18 ans que j'ai fêté avec quelques amis de ma promotion (une petite vingtaine). C'était chez mes grands-parents, et nous avions réussi à inviter le professeur de mathématiques de la prépa chez moi.

 

  • Pendant tes études, savais-tu déjà ce que tu voulais faire et quel poste tu visais ?

Je recherchais un poste à l'international, peu importe le domaine d'activité, car ce que je souhaitais avant tout, c'était voyager. C'est pour cette raison que je suis partie en Angleterre, car je voulais perfectionner mon anglais. À mon retour de mon Erasmus, j'ai décroché un poste de développeur d'information dans une société de négoce de laine. J'ai accepté ce poste car le service informatique, qui était basé à Tourcoing à l'époque, était en charge des activités en Italie, en Angleterre et en Espagne. Cela me permettait de voyager régulièrement en Europe. Je n’avais pas forcément appris à faire du code pendant mes études, mais je m’y suis mise durant mon premier boulot.

 

  • Quel a été ton parcours depuis l’obtention de ton diplôme ?

J'ai passé 7 ans dans cette société de négoce de laine, où j'ai travaillé dans le développement informatique. À l'époque, les services informatiques étaient assez petits, donc nous étions polyvalents : nous faisions les spécifications, le développement, les tests, le déploiement et nous expliquions aux utilisateurs comment utiliser les outils que nous avions créés. Après ces 7 ans, à la naissance de ma troisième fille, j'ai pris un congé parental de 3 ans. Pendant cette période, je me suis penchée sur un domaine qui m'intéressait énormément : le théâtre. J'ai donc pris contact avec un metteur en scène et nous avons monté un projet de résidence artistique. J'ai ainsi créé un poste d'administratrice au sein d'une compagnie de théâtre, qui a été financé. Pendant 3 ans, j'ai travaillé pour cette compagnie de théâtre dans la région de la Porte du Hainaut, autour de Saint-Amand-les-Eaux.

Et ensuite je suis arrivée dans le service, j’ai été embauché dans une société de service et la, mon premier poste était à l'IRSEM, la caisse de retraite complémentaire des employés de maison basée à Roubaix. J'y étais responsable d'une équipe d'une quarantaine de personnes chargées de la maintenance applicative. C'est là que j'ai commencé à exercer des fonctions de management. Bien que mon intérêt pour l'informatique technique soit toujours resté fort, je me suis concentrée sur le management. J'ai passé deux ans dans cette fonction, puis j'ai rejoint une société spécialisée dans les technologies Microsoft. Là, j'ai travaillé dans la gestion de projet et le commerce, où je vendais nos experts Microsoft à des clients. En 2011, j'ai rejoint Soprasteria à Lille en tant que directrice de projet pour des clients tels que Thales, Auchan et BNP.

 

En 2013, on m'a proposé de prendre en charge la gestion des ressources humaines pour ce qu'on appelle la division Nord-Est, sur un périmètre d'environ 1000 personnes. Dans ce rôle chez Sopra Steria, cela impliquait la responsabilité du recrutement, de la formation, ainsi que la formation des managers. Cependant, je n'avais pas en charge la partie juridique. Après deux ans dans les ressources humaines à Lille, j'ai eu l'opportunité d'être mutée à Toulouse au moment de la fusion entre Sopra et Steria. Il y avait alors un important travail à réaliser à Toulouse : rapprocher environ 800 personnes d'un côté, 600 de l'autre, et fusionner l'ensemble. Pendant 3 ans, j'ai donc été responsable des ressources humaines dans ce contexte. Ensuite, j'ai pris une nouvelle direction vers le conseil. Cela fait près de 7 ans que je suis consultante. J'ai progressé dans les rangs du conseil, en passant de manager à senior manager, et aujourd'hui je suis directrice. Je fais partie de Sopra Steria Next, qui est le cabinet de conseil de Sopra Steria.

 

  • Quelles sont les missions principales dans ton métier ?

Moi j'interviens sur des missions de cadrage de grands programmes, principalement dans le domaine informatique. Les projets sont devenus considérables, ils sont désormais qualifiés de programmes et englobent souvent des transformations numériques. Mon rôle est de prendre en compte l'ensemble des aspects liés aux personnes, aux processus et aux outils. Il s'agit de comprendre comment ces trois éléments interagissent, comment ils modifient les processus existants, comment il convient de former les employés et de revoir leurs compétences, ainsi que de définir les fonctionnalités des outils.

Je travaille pour AIRBUS, où je mène actuellement une phase de cadrage qui devrait durer environ 6 mois. Par la suite, je mettrai en place des équipes de développement et de gestion de projet chargées de réaliser le déploiement, les développements, l'installation, etc. Mon rôle se situe davantage en amont dans le processus.

 

  • En quoi le réseau (école, association des diplômés, famille, professionnel) a-t-il joué dans le développement de ta carrière ?

J’ai fait ISEN car mon père à fait ISEN (rire).

Je suis partie à Lille parce que j'ai été acceptée à l'ISEN de Lille et aussi parce que mes grands-parents y vivaient. Je n'ai pas beaucoup utilisé le réseau alumni. Cependant, j'ai toujours du plaisir à rencontrer par hasard d'autres diplômés dans le cadre de mes missions professionnelles. C'est plus une source de satisfaction personnelle de les croiser que de jouer un rôle dans le développement de ma carrière.

 

  • En tant que femme ingénieure évoluant dans un milieu professionnel souvent considéré et stéréotype masculin, aurais-tu un conseil à donner aux étudiantes actuelles qui envisagent une carrière similaire ?

 

Ce que j'aime dire aux filles, c'est "osez !" et faites ce que vous avez envie de faire. Mon parcours a toujours été guidé par mes aspirations. Au début de ma carrière, je voulais partir à l'international, puis cela m'a donné envie de découvrir le domaine aéronautique, alors j'ai saisi l'opportunité. En ce qui concerne les stéréotypes, je n'ai jamais vraiment eu de problème à travailler avec des hommes. Je me suis toujours fait respecter. La seule difficulté que j'ai rencontrée sur le plan professionnel, c'est le plafond de verre. Mais je l'ai rencontré dans tous mes métiers, que ce soit en tant qu'ingénieur ou dans les ressources humaines.

Moi je dirais il n'y a pas de difficulté particulière. Si vous êtes passionnée par vos sujets, il n'y aura aucun problème. Il ne faut pas en faire une montagne. Aujourd'hui, il y a de la place pour exercer un métier d'ingénieur différemment par rapport à des personnes qui occupent des rôles très techniques. Personnellement, je suis davantage orientée vers le changement et le management, en réfléchissant à la finalité pour l'utilisateur et à la valeur ajoutée que nous apportons. En tant que femme, nous apportons une perspective différente à la communauté d'ingénieurs. Nous avons toutes notre place, il suffit juste d'oser, d'avoir envie. Dans ce milieu, il y a des choses qui nous correspondent à nous.

 

  • Un autre message à faire passer ?

Je pense que c'est ma formation généraliste d'ingénieur qui m'a permis d'avoir un parcours professionnel aussi varié. Et je suis vraiment reconnaissante d'avoir eu cette expérience, car je la considère comme extrêmement enrichissante. Je me suis intéressée à des sujets très divers, et cette formation nous permet de continuer à apprendre tout au long de notre vie professionnelle. Grâce à notre capacité d'analyse et à notre aptitude à acquérir de nouvelles compétences en permanence, je trouve passionnant de voir tout ce que notre formation initiale nous offre.

 




J'aime

Aucun commentaire

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire. Connectez-vous.